Helicobacter pylori est une bactérie pathogène sous forme d’hélice. Elle se niche et s’adapte à l’environnement acide de l’estomac et provoque une infection responsable d’une inflammation appelée gastrite. L’infection à Helicobacter pylori est fréquente chez 15 à 30 % de la population. La transmission de la bactérie se fait principalement par voie oro-orale, généralement entre parents et enfants ou entre frères et sœurs. Elle survient principalement pendant l’enfance et persiste toute la vie, si elle n’est pas détectée et traitée.
La plupart du temps, l’inflammation de l’estomac (gastrite) passe inaperçue et ne provoque aucun symptôme pendant plusieurs années avant l’apparition des premiers signes cliniques. Des troubles digestifs (douleurs d’estomac, gêne,…) peuvent ainsi survenir et évoluer vers des maladies comme l’ulcère et plus rarement un cancer de l’estomac.
La bactérie joue un rôle majeur dans le développement des ulcères d’estomac (70 à 80 % des ulcères seraient associés à une infection à Helicobacter pylori). Elle est également responsable de 80 % des cancers de l’estomac. C’est pourquoi, dès les premiers symptômes, il est recommandé d’en parler à votre médecin.
Dès les premiers symptômes, il est important d’en parler à votre médecin. En fonction des maux que vous lui décrirez, et s’il estime que la bactérie est peut-être responsable, il vous proposera d’effectuer un test diagnostique pour détecter la présence de la bactérie. En fonction des résultats de ce test, le médecin orientera ensuite la prise en charge.
Plusieurs techniques existent pour détecter la bactérie :
La plupart du temps, l’infection à Helicobacter pylori se soigne rapidement. Le traitement repose sur l’administration de plusieurs antibiotiques et d’un médicament diminuant l’acidité de l’estomac. Ce traitement dure 10 à 14 jours. Si ce traitement n’est pas efficace, les antibiotiques seront modifiés.
Dans 10-20 % des cas, le traitement peut se solder par un échec, principalement parce que la
bactérie
résiste aux antibiotiques utilisés ou en raison de difficultés à suivre le traitement. C’est
pourquoi
votre médecin vous demandera de réaliser un nouvel examen pour contrôler l’éradication de la
bactérie
par le traitement que vous venez de prendre. Si toutefois la bactérie était toujours présente,
un
autre
traitement complémentaire vous sera prescrit.
Afin de contrôler que la bactérie a bien été éliminée,
différents tests peuvent être utilisés :
Le médecin généraliste est votre référent. Il vous connaît et saura vous poser les bonnes questions. Antécédents familiaux, mode de vie, âge et symptômes… Tous ces éléments pourront l’aiguiller et, le cas échéant, le conduire à demander un diagnostic.
Si la situation le justifie, votre médecin pourra vous prescrire un examen qui visera à détecter la présence de la bactérie. Le cas échéant, il pourra vous prescrire un traitement et il vérifiera que celui-ci a été efficace avec un contrôle post-traitement. Il pourra également vous adresser à un gastro-entérologue qui pourra, par exemple, pratiquer une fibroscopie pour poursuivre les investigations.
Un changement d’alimentation ne suffit pas à traiter l’infection mais peut permettre d’atténuer les gênes et douleurs de l’estomac. De plus, des études ont démontré l’implication de certaines habitudes alimentaires telles que la consommation excessive de sel, la surconsommation de protéines et d’aliments fumés, dans la survenue de cancer gastrique. Par ailleurs, l’apport d’anti-oxydants (vitamine E, bêta-carotène ou provitamine A, acide ascorbique ou vitamine C) contenus dans les fruits et les légumes, même en petite quantité, semble réduire le risque d’évolution vers un cancer gastrique.
Si le traitement n’est pas scrupuleusement suivi (nombre de prises, moment de prises et durée du traitement) ou s’il a été arrêté de manière précoce, il se peut que les bactéries ne soient pas complétement éradiquées et qu’elles développent une résistance aux antibiotiques. Si tel est le cas, vous serez amené à suivre un nouveau traitement composé d’antibiotiques différents auxquels les bactéries ne sont pas résistantes, de façon à pouvoir les éradiquer totalement. En cas de difficultés à suivre votre traitement, parlez-en à votre médecin qui saura vous conseiller.
Chez les adultes des pays occidentaux comme la France, la récidive de l’infection est théoriquement possible mais rare (2 à 3 % par an). Par conséquent, il n’est pas recommandé de réaliser une recherche ultérieure d’une nouvelle infection si l’élimination de la bactérie vous a été confirmée à la suite du test de contrôle.
Se débarrasser complétement de la bactérie permet de guérir l’inflammation de la paroi de l’estomac et les ulcères, avec un risque de récidive extrêmement faible.
En France, on estime la proportion d’enfants infectés à 5-10 %. La recherche d’Helicobacter pylori n’est justifiée qu’en cas de symptômes évoquant une pathologie de l’estomac. Les autorités de santé et les sociétés savantes ne préconisent pas le dépistage d’Helicobacter pylori en l’absence de signes cliniques (troubles digestifs).
La recherche d’Helicobacter pylori est fortement recommandée si un membre de la famille (parent, frère, soeur) présente ou a présenté des lésions précancéreuses ou cancéreuses au niveau de l’estomac. En effet, les proches d’un patient atteint de cancer de l’estomac sont davantage sujets à une infection à Helicobacter pylori pouvant, dans certains cas, déboucher sur un cancer.
Non, il n’existe pour l’instant aucun vaccin contre l’infection à Helicobacter pylori. En théorie, ce vaccin est réalisable. Cependant, étant donné que l’infection à Helicobacter pylori peut être facilement diagnostiquée et traitée, l’intérêt d’une vaccination à large échelle reste limité.
La transmission de l’infection se fait par l’intermédiaire des sécrétions provenant de l’estomac
:
- Soit lors d’un contact direct avec des vomissements, des régurgitations ou de la salive
souillée,
- Soit par voie féco-orale par manque d’hygiène.
La transmission se fait essentiellement entre les membres de la famille, en particulier les
enfants.
Le
risque de transmission semble diminuer après l’âge de 5 ans.